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ANALYSE GRAMMATICALE



L'analyse grammaticale

Analyse de la phrase

L'analyse au niveau de la proposition fait apparaître différents groupes qui constituent le sujet, les compléments d'objet, les compléments circonstanciels, les compléments d'agent ou l'attribut.
Ces groupes sont appelés constituants de la phrase.

On repère facilement les constituants dans les phrases simples.

Exemple
La secrétaire rédige le rapport.

Cette phrase se compose de trois constituants : le verbe (rédige), le sujet (la secrétaire) et un complément d'objet (le rapport).

L'analyse peut paraître plus délicate pour les phrases complexes, mais elle se fait de la même façon.

\(\Rightarrow\) Le jury qui sera chargé de la sélection retiendra deux projets susceptibles de répondre très précisément à l'ensemble de nos besoins.

Cette phrase se compose également de trois constituants :
  • un verbe : retiendra ;
  • un sujet : Le jury qui sera chargé de la sélection ;
  • un complément d'objet direct : deux projets susceptibles de répondre très précisément à l'ensemble de nos besoins.

Pour s'assurer de l'analyse d'une phrase complexe, on peut réduire les différents constituants à leur forme la plus simple. Exemple : Le jury retiendra deux projets (retiendra : verbe ; Le jury : sujet ; deux projets : complément d'objet direct).

Analyse des constituants

Chacun des constituants de la phrase se compose d'un noyau qui peut avoir lui-même des compléments. Ces compléments se rattachent au noyau.

Ainsi dans la phrase exemple, on peut analyser le sujet : jury : noyau du sujet (tout comme le verbe retiendra est le noyau de la phrase). Le: déterminant du nom noyau jury. qui sera chargé de la sélection: complément du nom noyau jury.

Le complément d'objet, lui, s'analyse ainsi : projets: noyau du complément d'objet. susceptibles de répondre très précisément à l'ensemble de nos besoins: épithète du nom noyau projets.

On peut à nouveau analyser les constituants: de répondre très précisément à l'ensemble de nos besoins : complément de l'adjectif susceptibles.
très précisément: complément circonstanciel du verbe répondre à l'ensemble de nos besoins: complément d'objet indirect du verbe répondre.
très: complément de l'adverbe précisément. de nos besoins: complément du nom ensemble.

L'adjectif

L'adjectif est un mot qui se rapporte toujours à un nom ou à un pronom avec lequel il s' accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel).

nouveau directeur (l'adjectif nouveau est au masculin singulier comme le nom directeur).
Elles sont brunes (brunes est au féminin pluriel comme le pronom elles).

L'adjectif apporte des informations sur la chose ou l'être désignés par le nom ou le pronom auquel il se rapporte.
Tous les billets sont gagnants.
Tous les billets verts sont gagnants.

L'adjectif peut être attribut ou épithète.
La chemise bleue contient les factures (bleue est épithète du nom chemise).
La chemise qui contient les factures est bleue (bleue est attribut du nom chemise).

L'adjectif peut être lui-même complété :
  • par un adverbe : moins chaud (l'adverbe moins complète l'adjectif chaud) ;
  • par un nom ou un pronom : fier de son fils, fier de lui (le nom fils, le pronom lui sont compléments de l'adjectif fier) ;
  • par une proposition : fier qu'il ait réussi (la proposition qu'il ait réussi est complément de l'adjectif fier).

L'adjectif peut être également complété par un pronom, mais seulement s'il est attribut.
Exemple : Nous vous en serons toujours reconnaissants (le pronom en, mis pour de cela, est complément de l'adjectif attribut reconnaissants : nous vous serons reconnaissants de cela).

L'adverbe

L'adverbe est un mot invariable qui apporte une information supplémentaire au mot ou au groupe auquel il se rapporte.

Exemple : Elle comprend vite (l'adverbe vite apporte un complément d'information au verbe comprendre).
Le temps sera plutôt ensoleillé aujourd'hui (l'adverbe plutôt apporte un complément d'information au participe ensoleillé).

L'adverbe se rapporte le plus souvent à :

  • un verbe : comprend vite.
  • adjectif : Le gâteau est très chaud.
    Des parents particulièrement heureux.
  • un autre adverbe : Vous serez bien mieux ainsi.
  • une phrase ou une proposition : Décidément, vous n'avez pas de chance avec cette voiture.

On compte aujourd'hui à peu près autant de façons de classer les adverbes qu'il y a de grammaires : la grammaire de l'Académie répertorie six classes (manière, temps et lieu, quantité, affirmation et doute, négation, interrogation), Bescherelle en
répertorie sept (manière, quantité [ou intensité], temps, lieu, affirmation, négation, doute), etc. Ces classements restent toujours aléatoires.

Certains adjectifs sont employés avec une valeur d'adverbe : en général, ils ne s'accordent pas s'ils se rapportent à un verbe (mais l'accord peut être possible) et ils s'accordent s'ils se rapportent à un adjectif (ce dernier cas se rencontre dans quelques expressions figées).
Exemple : Pour entretenir correctement votre pelouse, tondez-la ras (l'adjectif ras se rapporte au verbe tondre : il reste au masculin singulier).
Il avait laissé les portes grandes ouvertes avant de partir (l'adjectif grand se rapporte à l'adjectif ouvertes : il prend les mêmes marques de genre et de nombre que cet adjectif).
Elle se tient droit (ou elle se tient droite).

Traditionnellement, on classe parmi les adverbes les mots qui à eux seuls jouent le rôle d'une phrase : oui, merci, si, bravo… Le grammairien André Goosse préfère ne pas inclure ces termes dans la classe des adverbes. Il les rapproche des interjections , qui, elles aussi, forment une phrase à elles seules et il crée ainsi une nouvelle classe : le mot-phrase.

L'apostrophe

Les termes mis en apostrophe n'ont pas de véritable lien avec les autres constituants de la proposition. Ils servent à appeler quelqu'un.
Exemple : Chers clients, vous avez su nous accorder votre confiance.
Dis-nous, toi qui connais bien le sujet, ce que tu penses de la question.

L'apostrophe peut être introduite par ô.
Exemple : Ô amis de toujours, écoutez-moi !

L'apposition

Lorsqu'un nom vient en compléter un autre, on parle d'apposition.
Exemple : Son frère, avocat à la cour, a plaidé notre cause.

Souvent l'apposition est entre virgules, mais il existe d'autres cas d'apposition.

Reconnaître une apposition

L'apposition se rattache à un nom auquel elle apporte un complément d'information sur une qualité ou sur la nature. Elle peut être reliée à ce nom soit directement, soit par la préposition de.
L'apposition désigne la même réalité que le nom auquel elle se rapporte. Exemple : La société recrute deux ingénieurs stagiaires.
La ville de Kinshasa est la capitale de la République Démocratique du Congo.

Souvent, l'apposition est détachée du nom auquel elle se rapporte : soit elle en est séparée par des virgules, soit elle se trouve en tête de phrase.
Exemple : Jeanne, l'aînée de la famille, s'est beaucoup occupée de ses petites sœurs (l'apposition l'aînée de la famille est séparée du nom Jeanne auquel elle se rapporte).
Nouvelle habitude alimentaire, le végétarisme gagne chaque année de nouveaux adeptes (l'apposition nouvelle habitude alimentaire qui se rapporte au nom végétarisme est placée en tête de phrase).

L'apposition peut également se rapporter à un pronom.
Exemple : Enfant, elle aimait déjà la musique (enfant est un nom apposé au pronom elle).

On veillera à ne pas confondre l'apposition et le complément du nom introduit par de.
Exemple : La ville de Paris (apposition : il y a identité entre la ville et Paris).
Exemple : Les habitants de Kinshasa (complément du nom : il n'y a pas identité).

Nature de l'apposition

L'apposition peut être :

  • un nom : Christiane, la benjamine, habite à Versailles.
  • pronom : Vous devez remplir vous-mêmes la dernière page.
  • proposition : Avec de tels chiffres, l'espoir que nos bénéfices augmentent est permis.
  • infinitif : L'idée de partir plusieurs jours ensemble l'enchantait.

L'article

C'est le plus neutre des déterminants, les autres déterminants apportant des précisions (de possession, de localisation, de nombre …).

On distingue:

  • l'article défini : le, la, les
  • l'article indéfini : un, une, des
  • l'article partitif : du, de la, de l'

Les noms non comptables sont déterminés par l'article partitif (du, de la) et non par l'article indéfini.
Exemple : L'éleveur achète un veau (= un animal, nom comptable : un article indéfini).
Exemple : Le cuisinier achète du veau (= de la viande, nom non comptable : du article partitif).

Devant les prépositions de et à, les articles le et les se contractent en du, des, au et aux.
Exemple :
C'est l'ami des enfants (pour de les enfants).
Nous transmettrons le dossier au directeur (pour à le directeur).

On veillera ainsi à ne pas confondre du, de la, articles partitifs, et les articles définis précédés de la préposition de.
Exemple :
Il mange du veau et de la purée (du et de la : articles partitifs).
Il nous présente le projet du maire et de la municipalité (du : article contracté, de la : préposition suivie de l'article défini).

De même on distinguera bien le, la, les, articles de le, la, les, pronoms.
Exemple :
Il voit le rivage (le = déterminant).
Il le voit (le = pronom).

L'attribut

Reconnaître l'attribut

L'attribut exprime une qualité, une manière d'être, etc. qui se rapporte au sujet ou au complément d'objet direct (COD).
L'attribut se construit le plus souvent sans préposition.
Exemple :
Anne est infirmière (infirmière est attribut du sujet Anne).
La direction a trouvé ce projet trop audacieux (audacieux est attribut du COD projet).

L'attribut du sujet est rattaché au sujet par un verbe d'état tel que être, demeurer, sembler, paraître, etc.
L'attribut du COD s'emploie avec des verbes qui expriment un jugement, un changement d'état, etc. tels que considérer, croire, trouver, élire, nommer...

On veillera à ne pas confondre l'attribut et le COD qui se construisent tous les deux sans préposition et qui peuvent souvent répondre tous les deux à la question qui ? ou que ? Contrairement à l'attribut, le COD ne représente pas la même personne ou la même chose que le sujet.
Exemple :
Anne est infirmière au collège (Anne et l'infirmière sont la même personne).
Anne a rencontré l'infirmière au collège (Anne et l'infirmière sont des personnes différentes).

L'attribut, contrairement à l'épithète, ne peut pas être supprimé.
Exemple :
Les dossiers verts contiennent les factures (on peut dire Les dossiers contiennent les factures ; vert est épithète).
Les dossiers qui contiennent les factures sont verts (on ne dira pas Les dossiers qui contiennent les factures sont ; verts est attribut).

Nature de l'attribut

L'attribut du sujet ou du COD peut être :

  • un adjectif : Gilberte était très contente de son voyage aux Canaries.
  • nom : On a nommé Geneviève responsable de la bibliothèque.
  • pronom : Quels sont leurs projets pour cet été ?
    S'ils ne sont pas satisfaits aujourd'hui, espérons qu'ils le soient demain.
  • infinitif : L'important est de bien faire.
  • proposition : L'important est que chacun fasse bien son travail.

Selon sa nature, l'attribut s'accorde différemment avec le terme auquel il se rapporte.

Ce, c', ç'

Devant le verbe être, on peut utiliser le pronom ce au lieu de cela.
Exemple :
Cela resta un mystère pour tout le monde.
Ce fut un mystère pour tout le monde (ou cela fut…).

Quand ce est sujet de être, il s'écrit ce, c' ou ç' selon la lettre qui le suit.

Ce devant une consonne

Quand le pronom est suivi d'une consonne, le e ne s'élide pas : on écrit ce.
Exemple :
Ce sera un plaisir pour nous.
Ce n'est pas la peine de vous déranger.

C' devant e

Quand le pronom est suivi du verbe être commençant par e ou du pronom en, le e s'élide : on écrit c'.
Exemple :
C'était la première fois qu'il la voyait.
Cette fois, c'en est assez, je démissionne.

Ç' devant a

Quand le pronom est suivi d'une forme du verbe être commençant par a, on met une cédille au c.
Exemple :
Ç'avait été plus intéressant qu'on ne l'avait imaginé.
Maintenant qu'elle était revenue, ç'allait être plus facile.

Les différentes catégories de déterminants

Selon le type d'informations qu'ils apportent, on distingue :

  • les articles le, la, les, un, une, du, de la ;
  • les déterminants démonstratifs, qui localisent (dans l'espace ou le temps)ce, cet, cette, ces ;
  • les déterminants possessifs, qui renseignent sur le possesseurmon, ton, son : les déterminants cardinaux, qui renseignent sur le nombreun, deux, trois;
  • les déterminants indéfinis, qui notent le caractère indéterminéaucun, plusieurs, quelque, tout;
  • les déterminants interrogatifs, qui indiquent que la question porte sur le nomquelles déterminants exclamatifs, qui indiquent que l'exclamation porte sur le nom quel

Les déterminants cardinaux et quelques déterminants indéfinis ne varient ni en genre ni en nombre.
Exemple :
Les quatre amis se sont connus à Paris ; les quatre amies.
Il y a plusieurs années ; il y a plusieurs mois.

En plus de varier en genre et en nombre, les déterminants possessifs varient en personne.
Exemple :
Mon livre, son livre, notre livre.

Les langues littéraire et juridique emploient également le déterminant relatif lequel (laquelle, lesquels, auquel…). Ce déterminant est resté seulement courant dans la locution auquel cas.
Exemple :
Nous vous accordons un délai, lequel délai ne pourra être prolongé davantage (lequel détermine délai).

À ces déterminants correspondent des pronoms qui peuvent avoir la même forme ou non.
Exemple :
Certains points ont été évoqués au cours de la réunion (certains est un déterminant indéfini qui détermine points).
Parmi les points évoqués, certains avaient été déjà résolus (certains est un pronom, mis pour points).
J'étudierai d'abord ses questions ensuite les vôtres (ses est un déterminant possessif qui détermine questions ; les vôtres est un pronom mis pour questions).

Les différentes catégories de pronoms

Selon le type d'indication qu'ils portent, on classe les pronoms en différentes catégories :

  • les pronoms personnels, qui correspondent aux trois personnes je, tu, il
  • pronoms démonstratifs, qui localisent (dans l'espace ou le temps) ce, cela, ceci, celui, celui-ci, celui-là
  • les pronoms possessifs, qui renseignent sur le possesseurle mien, le tien, le sien
  • pronoms indéfinis, qui notent le caractère indéterminéaucun, quelqu'un, plusieurs, rien, tout
  • pronoms relatifs, servant à mettre en relation un terme et une proposition relative .qui, que, quoi, dont, où, lequel, quiconqueles
  • pronoms interrogatifs, qui indiquent sur quoi porte la questionqui, que, quoi, lequel

Les pronoms en et y ont un statut particulier car ils ne répondent jamais entièrement aux critères de chacune des catégories. Ainsi, selon les grammairiens ou les dictionnaires, ils sont appelés pronoms adverbiaux, adverbes pronominaux ou pronoms indéfinis.
Mais le plus souvent, on les classe parmi les pronoms personnels.
Les pronoms réfléchis sont des pronoms personnels que l'on emploie comme compléments lorsqu'ils désignent la même personne que le sujet.
Ils entrent dans la construction des verbes pronominaux.
Exemple :
L'enfant se lave (se et enfant désignent la même personne).

À ces pronoms correspondent des déterminants qui peuvent avoir la même forme ou non.
Exemploi :
Parmi les points évoqués, certains avaient été déjà résolus (certains est un pronom indéfini, mis pour points).
Certains points ont été évoqués au cours de la réunion (certains est un déterminant indéfini qui détermine points).
J'étudierai d'abord ses questions ensuite les vôtres (ses est un déterminant possessif qui détermine questions ; les vôtres est un pronom possessif mis pour questions).

Le complément circonstanciel

Reconnaître le complément circonstanciel

Le complément circonstanciel se rattache au verbe et apporte une précision sur les circonstances (lieu, temps, manière, but, etc.) dans lesquelles s'est déroulée l'action.

Le complément circonstanciel est relativement mobile dans la proposition et il peut être supprimé sans nuire à la correction de la phrase ni profondément à son sens.
Exemple :
La direction répondra demain à nos questions dans la salle de réunion. La direction répondra à nos questions.

Le complément circonstanciel répond à une question du type où ? quand ? comment ? pourquoi ? avec quoi ? avec qui ?, etc.

Lorsque le complément circonstanciel est un nom, il est le plus souvent introduit par une préposition. Les adverbes, eux, complètent le verbe sans préposition.
Exemple :
Nous partirons après le dîner (la préposition après introduit le nom complément le dîner).
Nous partirons demain (l'adverbe complément demain n'est pas introduit par une préposition).

Certains noms ne sont pas introduits par une préposition. Nous partirons ce soir. On veillera à ne pas confondre le COD et le complément circonstanciel quand ce dernier n'est pas introduit par une préposition.
Exemple :
La pièce mesure trois mètres de long (Combien mesure-t-elle ? trois mètres = complément circonstanciel).
Le couturier mesure la longueur des manches (Qu'est-ce que le couturier mesure ? la longueur des manches = complément d'objet direct).

On répartit traditionnellement les compléments circonstanciels en différentes catégories selon le type d'information qu'ils véhiculent (lieu, temps, manière, but, etc.). Le nombre de catégories varie selon les grammairiens. Ces classements restent toujours aléatoires.

Nature du complément circonstanciel

Le complément circonstanciel peut être :

  • un adverbe : Nous partirons demain.
  • nom : Nous partirons après le dîner.
    Nous partirons ce soir.
  • pronom : Nous partirons avec lui.
  • propositionNous partirons quand il sera là.

La cédille

La cédille est un signe graphique que l'on place sous le c pour indiquer qu'il doit se prononcer [s].
Exemple :
Elle est nécessaire devant a, o et u (sans cédille le c de ca, co, et cu se prononce [k]).
un remplaçant – je plaçais – provençal un glaçon – nous plaçons – niçois un reçu – j'aperçus – déçu

Il est inutile de mettre une cédille devant un e ou un i : c devant ces voyelles se prononce toujours [s].
Exemple : merci – comme ci comme ça (et non merçi – comme çi). cependant – commerce (et non çependant – commerçe).
Les mots savants qui s'écrivent avec æ et œ n'ont pas de cédille
Exemple : une cœlioscopie

Le complément d'agent

Reconnaître le complément d'agent

Le complément d'agent se rapporte au verbe. Il ne s'emploie que dans une proposition à la voix passive. Il désigne l'être ou la chose qui est l'auteur de l'action exprimée par le verbe. À la voix active, le complément d'agent devient sujet.
Exemple : Un courrier vous a été adressé par nos services (= ce sont nos services qui ont adressé le courrier).

Le complément d'agent est généralement introduit par la préposition par, parfois par de.
Exemple :
La réponse nous a été donnée par le comité d'entreprise.
L'ancien professeur était estimé aussi bien de ses collègues que de ses étudiants.

Nature du complément d'agent

Le complément d'agent peut être :

  • un nom : Cette tournure est employée par les juristes.
    Cette tournure est employée par les spécialistes en droit.
  • pronom : Cet envoi sera suivi d'un autre.

On parle de complément d'agent parce que ce complément désigne « l'agent » de l'action, celui qui « agit ».

Le complément d'objet

Reconnaître le complément d'objet

Le complément d'objet dépend du verbe de la proposition. Il sert à désigner l'être ou la chose sur laquelle porte l'action exprimée par le verbe.
Exemple :
La direction organisera une rencontre dans une semaine.

Le complément d'objet se distingue du complément circonstanciel par le fait que sa place est généralement fixe et qu'il ne peut pas être supprimé :

  • on peut déplacer dans une semaine et dire : Dans une semaine, la direction organisera une rencontre.
  • on peut supprimer dans une semaine et dire : La direction organisera une rencontre.

mais on ne dira pas : Une rencontre la direction organisera dans une semaine, ni La direction organisera dans une semaine.

Selon la façon dont le complément d'objet est relié au verbe, on distingue trois types de complément d'objet : le complément d'objet direct, le complément d'objet second et le complément d'objet indirect.

Le complément d'objet direct (COD)

Le complément d'objet direct dépend d'un verbe transitif direct. Il lui est directement relié, sans préposition.
Il répond à la question qui est-ce que ? qu'est que ?
Exemple :
Le service de maintenance a rédigé ce rapport à la demande du directeur (Qu'est-ce qu'a rédigé le service de maintenance ? ).

Lorsqu'il est possible de tourner la phrase à la voix passive, c'est le COD qui devient le sujet de la phrase passive.
Exemple :
Ce rapport a été rédigé par le service de maintenance à la demande du directeur.

Le complément d'objet second (COS)

Le complément d'objet second est un complément d'objet employé avec un verbe transitif direct en même temps qu'un COD.
Il est introduit par une préposition.
Exemple :
Nous aiderons le stagiaire à prendre sa décision (le stagiaire est COD du verbe aiderons, et à prendre une décision est le COS).
Le COS est introduit par une préposition, sauf s'il s'agit d'un pronom placé devant le verbe.
Exemple :
Il a remercié ses collègues de leur action.
Il en a remercié ses collègues.

Le complément d'objet indirect (COI)

Le complément d'objet indirect dépend d'un verbe transitif indirect.
Il est relié au verbe par la préposition avec laquelle se construit ce verbe.
Il répond à la question à qui, à quoi, de qui, de quoi, etc. selon la préposition que demande la construction du verbe.
Exemple :
Le syndicat n'a pas adhéré aux propositions du gouvernement (à quoi le syndicat n'a-t-il pas adhéré ? ).

Il est important de bien savoir reconnaître les compléments d'objet pour employer le pronom qui convient (ce qu'il dit et ce dont il parle) ou faire correctement les accords du participe passé.

La construction avec ou sans préposition concerne essentiellement les noms et groupes nominaux.
En effet, les pronoms personnels placés avant le verbe ne sont jamais introduits par une préposition, même s'ils sont COI ou COS. De même, certains infinitifs COD se construisent avec une préposition et certaines proposition COI sans préposition.
Exemple :
Elle n'acceptera pas de travailler dans ces conditions (Qu'est-ce qu'elle n'acceptera pas ? de travailler... est COD de acceptera).
Ces immeubles lui appartiennent (À qui appartiennent ces immeubles ? lui est COI de appartiennent).
Nous doutons qu'il accepte ces conditions (De quoi doutons-nous ? qu'il accepte... est COI de doutons).
Ce qui est important, c'est d'envisager la construction du verbe : accepter quelque chose, appartenir à quelqu'un, douter de quelque chose, etc.

On veillera à ne pas confondre le COD et l'attribut.

Nature du complément d'objet
Le complément d'objet peut être un nom : Exemple :
Nous étudierons votre dossier.
Nous étudierons le dossier que vous nous avez laissé.un pronomDe qui parlez-vous ?
un infinitif : Elle ne renoncera pas à obtenir gain de cause.
une propositionNous attendrons que le dossier soit enregistré.

Le complément

On appelle complément un mot ou un groupe de mots qui est dans la dépendance d'un autre terme.
Ce terme est le noyau du groupe qu'il forme avec son complément.
Exemple :
Nous serons très heureux de vous accueillir parmi nous.
heureux est le noyau du groupe « très heureux de vous accueillir parmi nous ».

Ce groupe est lui-même un constituant de la proposition « Nous serons très heureux… »
très : complément de l'adjectif heureux. de vous accueillir parmi nous : complément de l'adjectif heureux.

Le lien de dépendance est le plus souvent marqué par l'emploi d'une préposition, d'une conjonction ou d'un pronom relatif.
content de lui (lui, complément de l'adjectif content est introduit par la préposition de).
Exemple :
content que tu sois là (tu sois là, complément de l'adjectif content est introduit par la conjonction que).

On peut avoir ainsi des compléments :
du nom : Les factures de l'année dernière
(de l'année dernière est complément du nom factures).de l'adjectifLes factures antérieures à l'année en cours
(à l'année en cours est complément de l'adjectif antérieures). de l'adverbeParallèlement à cette étude
(à cette étude est complément de l'adverbe parallèlement).du pronomCeux qui ont gagné.
(qui ont gagné est complément du pronom ceux).de la prépositionIl est arrivé juste avant moi.
(juste est complément de la préposition avant). de la conjonction de subordinationIl est arrivé juste avant que je ne parte.
(juste est complément de la conjonction avant que).de l'interjection Hourra pour les mariés !
(pour les mariés est complément de l'interjection hourra).

Les compléments du verbe portent des noms différents selon la façon dont ils se rattachent au verbe : complément d'objet, complément circonstanciel, etc. En revanche, les compléments au sein d'un constituant ne portent pas de noms spécifiques.
On les appelle parfois expansions.

La conjonction de coordination

La conjonction de coordination est un mot invariable qui sert à unir deux mots ou deux groupes de mots en établissant entre eux un lien
logique (addition, choix, cause, opposition…).

Il n'est pas là, mais il va bientôt arriver. Les conjonctions de coordination sont : mais, ou, et, or, ni, car, soit, voire.

On classe aujourd'hui donc parmi les adverbes car, contrairement aux conjonctions qui sont toujours entre les termes qu'elles unissent,
donc peut occuper différentes places dans la proposition.
Exemple :
La situation se dégrade.
J'ai donc décidé de prendre des mesures (ou Donc j'ai décidé de prendre des mesures).

Les conjonctions de coordination n'ont pas de fonction grammaticale dans la phrase.
Mais contrairement à la conjonction de subordination qui elle aussi sert à unir deux termes, la conjonction de coordination ne marque aucun
lien de dépendance entre les deux termes qui sont de même fonction.
Exemple :
Ils ont vu les amis de Bernard (Bernard est complément de amis).
Ils ont vu Bernard et ses amis (Bernard et amis sont tous les deux COD de ont vu).

La conjonction de subordination

La conjonction de subordination est un mot invariable qui sert à introduire une proposition subordonnée.

Ses parents sont très fiers qu'il ait réussi le concours (La conjonction qu' introduit la proposition il ait réussi).
Les conjonctions à proprement parler sont : que, comme, lorsque, puisque, quand, quoique et si.
Il existe par ailleurs de nombreuses locutions conjonctives : avant que, parce que, au cas où…

Tout comme la préposition, la conjonction de subordination fait partie des mots qui n'ont pas de fonction grammaticale au sein de
la phrase : elle n'est complément d'aucun autre terme.
Elle sert à marquer le lien de dépendance entre la proposition qu'elle introduit et le terme auquel se rattache ce mot.
Exemple :
Il passera vous voir quand il sera revenu (dans cette phrase, seule la conjonction quand n'a pas de fonction.

Elle marque le lien de dépendance entre le verbe passera et la proposition. Les autres mots ont tous une fonction par rapport à un autre terme de la phrase : il est le sujet du verbe passera, vous est
complément du verbe voir, etc.).

La conjugaison

Le verbe est un mot variable : il se présente sous différentes formes selon le mode, le temps, la personne et le nombre auxquels
il est employé.

On distingue les formes simples (sers, servira, servaient, servant) des formes composées (aura servi, avoir servi) où le verbe est
conjugué avec un auxiliaire.

Chaque forme simple se compose d'un radical auquel on ajoute une désinence.

On classe traditionnellement les verbes en trois groupes :

  • le 1er groupe : les verbes dont l'infinitif se termine par -er ;
  • le 2e groupe : les verbes dont l'infinitif se termine par -ir et dont le participe présent est en -issant ;
  • le 3e groupe : tous les autres verbes.
Les verbes aller, être et avoir sont des verbes dont la conjugaison présente de nombreuses particularités : ils n'appartiennent à aucun groupe.

Le radical

Le radical est la partie qui porte le sens du verbe. Certains verbes présentent des radicaux très différents au cours de leur conjugaison, mais la plupart des verbes ont des radicaux constants. Ser- et serv- sont des radicaux utilisés dans la conjugaison de servir. Sai-, sav-, sach-, saur- sont les radicaux utilisés dans la conjugaison de savoir.

Pour les verbes du 1er et du 2e groupe, les modifications de radical se font de façon tout à fait régulière : chant- et chanter- sont les deux radicaux servant à toute la conjugaison de chanter.

Seuls quelques verbes du 3e groupe changent de radicaux sans suivre de règles précises, ce qui pourrait rendre leur conjugaison délicate. Mais ces modifications sont généralement connues des francophones (voir plus haut, l'exemple de savoir) et les hésitations ne subsistent que pour les verbes employés rarement.

La désinence

La désinence est la partie qui, ajoutée au radical, porte les marques de mode, de temps, de nombre et de personne. -ait est la désinence qui sert à marquer la troisième personne du singulier de l'imparfait de l'indicatif ou du présent du conditionnel (il aimait, il aimerait).

Contrairement aux radicaux, les désinences présentent peu d'irrégularités. Elles varient selon les groupes aux présent de l'indicatif et de l'impératif, mais sont les mêmes pour tous les verbes de tous les groupes au conditionnel ou au subjonctif par exemple. La difficulté est surtout à l'écrit dans la mesure où les désinences sont parfois muettes (je conclus) ou contiennent des lettres muettes (ils concluaient).

Il existe des verbes qui n'ont pas de forme pour certains temps ou certaines personnes : on les appelle verbes défectifs.
Ainsi, le verbe clore n'a pas de forme pour le passé simple ni pour l'imparfait de l'indicatif ou du subjonctif.

Le déterminant - Définition

Le déterminant est un mot qui précède un nom et qui permet à ce nom d'être utilisé dans une phrase.
Les dossiers sont rangés dans cette armoire (et non Dossiers sont rangés dans armoire : les et cette sont des déterminants).

La plupart des déterminants reçoivent les marques de genre (masculin, féminin) et de nombre (singulier, pluriel) du nom qu'ils déterminent.
Si vous voulez connaître les programmes de cette soirée, appelez nos hôtesses (les : masculin pluriel comme programmes ; cette : féminin singulier comme soirée ; nos : féminin pluriel comme hôtesses.)

On classe les déterminants en différentes catégories selon les informations qu'ils apportent : les articles, les déterminants possessifs, les déterminants démonstratifs…

On prend soin aujourd'hui de distinguer les déterminants (que l'on appelait autrefois adjectif possessif, adjectif démonstratif…) des adjectifs (que l'on appelait adjectif qualificatif) : les adjectifs peuvent être supprimés, ils peuvent se placer après le nom, on peut employer plusieurs adjectifs. Les déterminants n'ont pas ces caractéristiques.
Exemple :
Le dossier vert est rangé dans la grande armoire (On peut dire Le dossier est rangé dans l'armoire, mais pas dossier vert est rangé dans grande armoire). Le nom précédé du déterminant perd ainsi son simple statut de mot du dictionnaire (chien) en le renvoyant à une réalité du monde (un chien, le chien).

C'est pourquoi, le plus souvent, le nom propre, qui par sa nature renvoie seul à une réalité du monde, n'a pas besoin de déterminant dans une phrase.
Exemple :
Catherine est arrivée (Le nom propre Catherine s'emploie sans déterminant).
La secrétaire est arrivée (Le nom commun secrétaire est employé avec un déterminant le).

Élision

L'élision est avant tout un phénomène de l'oral : c'est le fait de ne pas prononcer une voyelle lorsqu'elle précède une autre voyelle.
L'élision peut être marquée à l'écrit par une apostrophe, mais ce n'est pas toujours le cas.
Exemple :
Cela vient d'eux (on prononce en supprimant le e de la préposition de ; le e est remplacé par une apostrophe à l'écrit).
Cela se passe entre eux. (on prononce également en supprimant le e de la préposition entre, mais le e est toujours écrit).

Les mots d'une syllabe

Il y a toujours une apostrophe quand il y a élision pour les mots s'écrivant avec une consonne suivie d'un e (de, ne, que…) ainsi que pour la et si.
Exemple :
Le dossier est rangé dans l'armoire. Il sait qu'au bout il y a une récompense.

L'élision de si est obligatoire devant il(s), mais c'est le seul cas où si s'élide.
Exemple :
Je ne sais pas si Isidore est parti.
Je ne sais pas s'il est parti (et non si il).

Les composés de que

Les composés de que : jusque, lorsque, puisque et quoique marquent l'élision par l'apostrophe.
Exemple :
Il se battra jusqu'au bout pour obtenir gain de cause.
J'allais partir lorsqu'enfin il est apparu.

Presque et quelque ne s'élident avec apostrophe que dans presqu'île et quelqu'un(e). Quelconque, ne s'élide jamais.
Exemple :
Il est arrivé presque au bout de son travail.
Il eut soudain quelque envie de tout quitter.
Elle a été retardée par un quelconque incident.

Souvent les grammaires interdisent l'apostrophe avec lorsque, puisque et quoique en dehors des cas où ils précèdent on, un, il(s), elle(s). Certaines grammaires ajoutent à et en à cette liste, d'autres ainsi, ce qui rend la règle peu rigoureuse.
Exemple :
Nous choisirons donc, comme l'Académie française le demande, de mettre l'apostrophe dans tous les cas.

Les locutions composées avec que (parce que, bien que, avant que…) se comportent comme si que était employé seul.
Exemple :
Il se sentait motivé parce qu'au bout il y avait une récompense.

L'ellipse

L'ellipse est le fait d'omettre un ou plusieurs termes sans que cela nuise à la clarté de la phrase.
Ainsi dans le style télégraphique, il y a souvent ellipse du sujet.
Exemple :
Pensons vous rendre visite dans la journée. Dans un style courant, les ellipses ont lieu pour éviter des répétitions.
Les enfants courent dans la forêt et ramassent des marrons (ici, il y a ellipse du sujet les enfants qui n'est pas répété devant le deuxième verbe ramassent).

l faut parfois rétablir les éléments sous-entendus pour faire les bons accords.
Exemple :
Les ventes ont été meilleures que prévu (= qu'il avait été prévu).

L'épithète

Reconnaître une épithète

L'épithète se rattache à un nom auquel elle est le plus souvent liée directement, sans préposition. Elle le suit ou le précède immédiatement.
L'épithète peut être supprimée sans nuire à la correction de la phrase ni en modifier profondément le sens.
Elle donne un supplément d'information.
Exemple :
La chemise verte contient toutes les pièces du dossier (l'épithète verte apporte une précision sur la couleur de la chemise).

L'épithète peut être séparée du nom auquel elle se rapporte par une virgule ou se trouver en tête de phrase.
Dans ce cas, on l'appelle épithète détachée.
Exemple :
Plus ravissante que jamais, la jeune comédienne fut acclamée par le public.
La jeune comédienne, plus ravissante que jamais, fut acclamée par le public.

Dans certains cas, notamment lorsqu'elle se rapporte à un pronom, l'épithète est introduite par la préposition de.
Il n'y a rien de plus beau (l'épithète beau se rattache au pronom rien).
Reste-t-il encore une place de libre ? (libre est épithète de place).

Nature de l'épithète

L'épithète est un adjectif. La chemise verte contient toutes les pièces relatives au dossier (l'adjectif verte est épithète du nom chemise ; le groupe relatives au dossier, dont le noyau est l'adjectif relatives, est épithète du nom pièces).

Les participes passés et les formes en -ant issues des participes présents sont considérés comme des adjectifs et peuvent être épithètes.
Les problèmes rencontrés ont été rapidement résolus (rencontrés est un participe passé qui pourrait être remplacé par un adjectif tel que
récents…)
Exemple :
Cette expérience enrichissante est à renouveler (enrichissante vient du participe présent et pourrait être remplacé par un adjectif tel que nouvelle).

t euphonique

Quand le pronom sujet de la 3e suit le verbe, il faut parfois placer un -t- après le verbe pour avoir une liaison avec le son [t].
Exemple :
Quand Sylvie reviendra-t-elle ?
Que pense-t-il de tout cela ?
Ainsi espère-t-on de meilleurs résultats.

Ce -t- qui ne signifie rien, qui ne correspond à aucun mot, dont le rôle est juste de permettre que
cela « sonne bien » s'appelle t euphonique. Si le verbe se termine par t ou par d, la liaison se fait sans qu'il
soit nécessaire d'ajouter un -t-.
Exemple :
Que faut-il faire ?
Ne prend-on pas trop de précautions ? (et non pas ne prend-t-on pas…).

Les verbes qui se conjuguent comme vaincre, convaincre… ont une 3e personne du singulier qui se termine par c.
Le -t- est donc nécessaire. Mais le cas se présente rarement.
Exemple :
Comment vainc-t-on la douleur ? (on préférera dire par exemple : comment peut-on vaincre la douleur ?).
Ne confondez pas -t- avec t', pronom élidé de la 2e personne.
Quand va-t-elle revenir ? (et non pas quand va-t'elle revenir ?).
Va-t'en (et non va-t-en : t' est le pronom réfléchi du verbe s'en aller).

Veillez à bien placer les traits d'union pour encadrer le t dans y a-t-il et ne pas en mettre après le y.
Exemple :
Y a-t-il quelqu'un pour répondre à la question ?

Le genre des noms animés

Les noms d'êtres animés (les êtres humains et quelques animaux domestiques) présentent la particularité de pouvoir s'employer au
féminin ou au masculin selon le sexe de l'être qu'ils représentent.

un stagiaire — une stagiaire un pianiste — une pianiste un tigre — une tigresse un ami — une amie un danseur
— une danseuse un allemand — une allemande un chien — une chienne

Ainsi que le montrent les exemples ci-dessus, la plupart des noms qui se terminent par -e gardent la même forme au masculin et au féminin.
Seul le déterminant (ici l'article un/une) permet de dire s'il s'agit d'un nom féminin ou d'un nom masculin.

Les noms qui ne se terminent pas par -e changent de forme à l'écrit.

Les noms sans féminin

Il existe un certain nombre de noms, notamment des noms de métier, qui ne s'emploient qu'au masculin même lorsqu'ils désignent une femme.
Exemple : Elle avait été le témoin de l'accident.

Ces noms sont :

  • acquéreur
  • agent
  • agresseur
  • amateur
  • architecte
  • armateur
  • assesseur
  • auteur
  • avocat
  • bâtonnier
  • cadre
  • censeur
  • chef
  • commissaire
  • conjoint
  • défenseur
  • détective
  • diplomate
  • écrivain
  • fossoyeur gourmet
  • imposteur
  • imprimeur
  • ingénieur
  • juge
  • magistrat
  • mannequin
  • médecin
  • peintre pilote
  • possesseur
  • professeur
  • recteur
  • sculpteur
  • successeur
  • témoin
  • usager
  • vainqueur, etc.<#

L'usage tend à féminiser certains noms, notamment les noms de métiers : architecte, avocate, conjointe, diplomate, juge… Cette femme est un architecte de grand talent (ou Cette femme est une architecte…).

Les noms sans masculin

Les noms d'êtres animés qui n'existent qu'au féminin quel que soit le sexe de l'être envisagé sont moins nombreux.

  • altesse
  • canaille
  • idolepersonne
  • recrue
  • sentinelle star
  • vedette
  • victime, etc.

Veillez à bien faire les accords avec le nom et non pas selon le sexe de la personne ou de l'animal représenté.
Exemple : Colette est un auteur apprécié par les enfants (apprécié se met au masculin comme auteur, et non pas au féminin comme Colette).
Les personnes qui ont gagné un lot peuvent venir le retirer jusqu'au Après cette date, elles devront renoncer à leur lot (et non ils devront renoncer ;

le pronom doit être du féminin comme le nom personnes). Les noms qui n'ont qu'un seul genre sont souvent suivis ou précédés par d'autres termes qui précisent le sexe de l'être en question.
Exemple :
Conservatoire recrute professeur de violon homme ou femme.
Ces femmes amateurs de théâtre contemporain se sont regroupées en association.

L'interjection

On regroupe dans la classe des interjections les termes qui :
permettent l'expression d'un sentiment (soulagement, agacement, surprise…) ;
Exemple :
Ouf ! le travail est terminé.
Je n'avais, hélas !, plus rien à lui dire.
reproduisent un bruit (on les appelle les onomatopées).
Il mit un pied sur la glace et boum !

L'interjection est un terme autonome qui n'a pas de fonction au sein de la phrase. Il peut jouer à lui seul le rôle d'une phrase.
Ainsi le grammairien André Goosse réunit les interjections avec certains mots, classés traditionnellement comme adverbes , tels que merci, bravo, oui… sein d'une même classe, celle des mots-phrases.

Les fonctions

La fonction d'un mot ou d'un groupe de mots est le rôle qu'il occupe par rapport à un autre mot ou groupe de mots.
Ainsi on dira d'un mot qu'il est le sujet du verbe x, le complément du nom y, etc.

Le rapport dans le dossier vert concerne la décision qui a été prise par le juge. On distingue :

  • les fonctions au sein de la proposition ; « le rapport dans le dossier vert » : sujet du verbe concerne. « par le juge » : complément d'agent du verbe a été prise.
  • les fonctions au sein d'un constituant de la proposition. « vert » : épithète du nom dossier. « dans le dossier vert » : complément du nom rapport.
  • Les fonctions au sein de la proposition
  • le sujetCatherine travaille dans l'immobilier. (Catherine est sujet du verbe travaille).le complément d'objet (CO)Christiane connaît parfaitement l'histoire de l'art. (l'histoire de l'art est CO du verbe connaît).l'attributAnne est infirmière. (Infirmière est attribut du sujet Anne).le complément circonstancielSabine arrivera la semaine prochaine. (La semaine prochaine est complément circonstanciel du verbe arrivera).le complément d'agentLe cousin sera reçu par Arnaud et Sylvie. (par Arnaud et Sylvie est complément d'agent du verbe sera reçu).

  • Les fonctions au sein d'un constituant
  • Exemple :
    l'épithète : Geneviève est leur sœur aînée.
    (aînée est épithète du nom sœur). l'apposition : Françoise, leur sœur cadette, a vécu longtemps à Paris.
    (leur sœur cadette est apposition du nom Françoise).
    le complément : Gilberte et Francis sont très fiers de leurs petits-enfants.
    (de leurs petits enfants est complément de l'adjectif fier).

La locution

On répartit les mots en différentes catégories qu'on appelle parties du discours. Mais il existe des expressions qui forment une unité de sens, dont les mots sont fixes et que l'on peut analyser comme un mot simple.
Selon la valeur qu'elles ont, on appelle ces expressions locution adjective, locution prépositive, locution conjonctive…

locution nominale : pomme de terre, Moyen Âge……
locution déterminative : n'importe quel…
locution adjective : en amande, comme il faut…
locution pronominale : quelque chose…
locution verbale : savoir gré, rendre visite…
locution adverbiale : en vain, tout à coup…
locution prépositive : en cas de, afin de…
locution conjonctive : dès que, au cas où…
locution interjective : tonnerre de Brest ! à vos souhaits…

Le nom ou substantif

Le nom (appelé aussi substantif) est un mot variable en nombre, qui a en lui un genre (masculin ou féminin).

Il est le plus souvent accompagné d'un déterminant et il peut avoir de nombreuses fonctions dans la phrase :

  • sujet :

  • Exemple :
    L'enfant joue.objetJ'observais l'enfant.
  • attribut : Ce n'est encore qu'un enfant.
  • apposition : Françoise, tout enfant, aimait déjà le chant.
  • complément circonstanciel : Je voyagerai avec l'enfant.
  • complément d'un autre terme : Les parents de l'enfant sont là ; ils sont fiers de leur enfant.

Les noms qui désignent des êtres vivants (et plus spécialement des êtres humains) sont souvent variables en genre.
Exemple :
un instituteur, une institutrice – un partenaire, une partenaire.

Noms communs et noms propres

Un nom commun est un nom que l'on utilise pour nommer tous les éléments d'un même ensemble. Le nom commun a une définition. Le nom propre, lui, ne sert à nommer qu'un seul élément (un lieu, une personne…) et il n'a pas de définition.

Les noms propres s'écrivent avec une majuscule. Contrairement aux noms communs, ils s'emploient dans de nombreux cas sans déterminant.
Exemple :
Catherine est arrivée (le nom propre Catherine s'emploie sans déterminant). La secrétaire est arrivée (la est le déterminant, article, qui accompagne le nom secrétaire).

Noms animés et noms inanimés

Un nom animé désigne un être humain, un animal, une divinité… par opposition au nom inanimé qui désigne un objet, une qualité, une action…

Certains termes, par exemple, ne s'emploient qu'avec des noms animés, d'autres qu'avec des noms inanimés : ainsi l'adjectif imminent ne qualifie que des noms inanimés, jamais des personnes.

Exemple :
Une réponse imminente (mais pas un imminent spécialiste).

Noms comptables et noms non comptables

Un nom comptable est un nom qui désigne quelque chose qui peut être dénombré, compté, par opposition aux non-comptables.
Exemple :
nuage, feuille, fourchette : sont des noms comptables (deux nuages, trois feuilles, cinq fourchettes). blé, lait, sable, pluie : sont des noms non comptables.
Ainsi, on peut dire J'ai vu deux nuages, mais on ne dira pas J'ai vu deux pluies.

Selon leur sens ou leur emploi, certains noms peuvent être non comptables ou comptables.
Exemple :
Veau est un nom comptable quand il désigne l'animal (les veaux sont dans l'étable) et un non-comptable quand il désigne la viande ou le cuir (Achète un kilo de veau chez le boucher).

On emploie parfois dénombrable pour comptable et indénombrable pour non-comptable.

Noms collectifs

Un nom collectif est un nom qui, tout en s'employant au singulier, désigne un ensemble composé de plusieurs éléments. foule, dizaine, chênaie, bétail, clientèle…

Il peut se poser des problèmes d'accord quand un nom collectif est accompagné d'un complément désignant les éléments qui le composent.
Exemple :
Une foule de touristes envahit la place (ou envahissent).

Orthographe des adjectifs verbaux

Les adjectifs verbaux sont des adjectifs formés sur le participe présent d'un verbe. L'adjectif verbal s'écrit donc comme le participe présent. Un shampooing démêlant efficacement les cheveux (participe présent).

Exemple :
Un shampooing démêlant (adjectif verbal). Cependant, dans certains cas, l'orthographe distinguent ces deux formes.

Les adjectifs verbaux des verbes en -guer

Pour les verbes en -guer, le participe présent s'écrit -guant, l'adjectif verbal s'écrit -gant.

Exemple :
Le personnel navigant de la compagnie aérienne a déposé un préavis de grève
(il s'agit ici de l'adjectif, on pourrait remplacer navigant par un autre adjectif : salarié, aérien…).
On apercevait au loin le bateau naviguant en pleine mer (il s'agit ici du participe présent : on ne peut pas remplacer naviguant par un adjectif, seulement par un verbe : voguant, flottant…).

Les adjectifs verbaux des verbes en -quer

Pour les verbes en -quer, le participe présent s'écrit -quant, mais certains adjectifs verbaux s'écrivent -cant. Personne n'apprécie son attitude provocante (il s'agit de l'adjectif : il s'accorde et on peut le remplacer par un autre adjectif : agressive, violente…). Toute attitude provoquant des troubles sera gravement punie (il s'agit du participe présent : il ne s'accorde pas et on ne peut pas le remplacer par un autre adjectif).

On écrit l'adjectif -cant s'il existe un nom en -cation. Une attitude choquante (il n'y a pas de nom chocation). Une attitude provocante (le nom provocation existe).

Les adjectifs verbaux en -ent

Certains adjectifs verbaux s'écrivent -ent et non -ant. Reportez-vous à la page précédente (il s'agit de l'adjectif : il est accordé et il pourrait être remplacé par un autre adjectif : antérieur).

Exemple :
L'année précédant leur mariage, ils habitaient au Maroc (il s'agit du participe présent : il ne s'accorde pas et on ne peut pas le remplacer par un autre adjectif : antérieur).

Les adjectifs verbaux qui se distinguent des participes présents sont :

  • adhérent
  • affluent
  • coïncident
  • convergent
  • déférent
  • détergentdifférent
  • divergent
  • émergent
  • équivalent
  • excellent
  • expédientinfluent
  • négligent
  • précédent
  • résident
  • somnolent
  • violent

Place du pronom personnel à l'impératif

Les pronoms personnels se placent généralement devant le verbe conjugué (il la lui donne), mais ce n'est pas toujours le cas quand le verbe auquel ils se rapportent est à l'impératif.

  • À l'impératif non négatif
  • À l'impératif non négatif, les pronoms suivent le verbe. Ils y sont rattachés par un trait d'union. Les délégués veulent nous voir.
    Exemple :
    Recevons-les aujourd'hui.
    Souvenez-vous-en.
  • S'il y a plusieurs pronoms, le pronom complément d'objet direct (COD) suit immédiatement le verbe, les autres pronoms se placent après.
    Exemple :
    J'ai besoin d'un délai supplémentaire, accordez-le-moi (le est le COD, moi n'est pas le COD : on ne dira donc pas accordez-moi-le).

    Sauf si le COD est en, qui occupe toujours la deuxième place.
    Exemple :
    Donne-m'en (et non donne-moi-z-en).

  • À l'impératif négatif

Si le verbe est à l'impératif négatif (avec ne… pas), les pronoms retrouvent leur place devant le verbe.
Exemple :
Les délégués veulent nous voir.
Ne les recevrons pas aujourd'hui.
Ne me le donne pas maintenant.

Les parties du discours - Généralités

Les mots qui composent le discours sont regroupés par catégories selon les caractéristiques qu'ils ont en commun. Ces différentes catégories s'appellent les parties du discours.

On distingue traditionnellement:

  • les noms : chien, table, beauté, espoir, Sabine…
  • les déterminants : le, mon, chaque…
  • les adjectifs : beau, vert, traditionnel, municipal…
  • les pronoms : je, il, chacun, qui…
  • les verbes : être, chanter, espérer, grandir, vouloir…
  • les adverbes : bien, grandement, pas…
  • les prépositions : à, de, dans, par, pour, sur…
  • les conjonctions de subordinationque, comme, quand…
  • les conjonctions de coordinationet, ou, mais…
  • les interjectionsouf !, hélas !…

Par ailleurs, il existe des expressions figées qui présentent les mêmes caractéristiques que les mots d'une partie du discours.
On appelle ces expressions des locutions. N'importe qui est une locution pronominale. Parce que est une locution conjonctive.
Exemple :
Rendre visite est une locution verbale.

Les critères servant au classement des parties du discours sont :
  • des critères de variabilité : les mots d'une classe varient-ils ? comment varient-ils ? en fonction de quoi varient-ils ?
  • des critères syntaxiques : quelle fonction les mots d'une classe peuvent-ils avoir dans la phrase ?
  • des critères de sens : quel type d'information apportent les mots d'une classe ?

Les frontières entre les différentes parties du discours ne sont pas toujours nettement délimitées :

  • certains mots peuvent appartenir à deux catégories différentes : tout peut être déterminant ou pronom ;
  • certains mots peuvent occuper une fonction qui est réservée à une autre catégorie (loin, adverbe s'emploie comme attribut : elle est loin) ;
  • certains mots ont changé de catégorie : manoir était autrefois un verbe, etc.

La phrase

Une phrase est une unité qui a sa propre autonomie syntaxique : elle ne dépend d'un point de vue grammatical d'aucune autre unité.

  • Nous vous communiquerons tous les détails nécessaires à la constitution du dossier.
  • Viens et regarde.
  • Après plusieurs jours passés à la campagne, il est venu nous rejoindre dans le chalet que nous avaient prêté mes parents.

À l'écrit, la phrase se reconnaît par ses limites : à gauche, une majuscule et à droite, un point.
Le point peut être remplacé par un autre signe de ponctuation (point d'interrogation, d'exclamation, point-virgule…).

Phrase simple et phrase complexe

On appelle phrase simple une phrase qui comporte une seule proposition et phrase complexe une phrase qui en comporte plusieurs.
La phrase (a) est une phrase simple, les phrases (b) et (c) sont des phrases complexes.

Dans la phrase (b), les deux propositions sont coordonnées par et. On peut alors considérer qu'il s'agit en fait de deux phrases
simples et réserver l'appellation de phrase complexe aux phrases de type (c) contenant une ou plusieurs propositions subordonnées.

Phrase verbale et phrase averbale

On appelle phrase averbale une phrase qui ne contient pas de verbe principal.
Exemple :
Attention à la marche ! Bienheureux les pauvres en esprit.

Une phrase averbale peut contenir un verbe, mais c'est le verbe d'une proposition subordonnée.
Exemple :
Bienheureux celui qui connaît une telle expérience
(connaît est le verbe de la proposition subordonnée relative qui connaît une telle expérience ; la phrase pourrait se réduire à bienheureux celui-là).

Place de la négation

Selon que la négation porte sur un verbe conjugué ou sur un infinitif, la négation ne… pas se place différemment par rapport au verbe.

Avec un verbe qui n'est pas à l'infinitif

À un temps simple, la négation encadre le verbe ; à un temps composé, elle encadre l'auxiliaire.
Exemple :
Elle ne croit pas que cette démarche soit utile (le verbe conjugué croit est encadré par ne … pas).
Elle n'aurait jamais fait une chose pareille.
N'ayant plus rien à perdre, ils ont tenté le coup.

La négation ne précède toujours les pronoms personnels qui sont placés avant le verbe.
Exemple :
Nous n'avons pas à donner notre avis puisqu'on ne nous le demande pas.

Avec un verbe conjugué, les deux éléments de la négation ne peuvent jamais se suivre : ils sont toujours séparés par le verbe ou l'auxiliaire.
Exemple :
Il m'a donné un plan pour que je ne me perde pas (et non pour ne pas que je me perde).

Avec verbe à l'infinitif

La négation forme un seul bloc et se place devant le verbe à l'infinitif.
Exemple :
J'ai pris un plan pour ne pas me perdre.
Ils ont décidé de ne pas intervenir.
Une fois de plus, il parlait pour ne rien dire.

On veillera à ne pas oublier que la négation est composée de deux termes.
Exemple :
Il plaçait ses économies pour ne pas perdre d'argent (et non pour pas perdre d'argent).

Place du sujet

Le plus souvent, le sujet précède le verbe. Nous arriverons avant le repas de midi (le sujet nous précède le verbe arriverons).
Exemple :
Le rapport de la commission sera étudié par les hauts fonctionnaires (le sujet le rapport de la commission précède le verbe sera étudié).
Exemple :
Mais il se peut que le sujet suive le verbe, soit de façon obligatoire, soit de façon facultative.

Le sujet suit obligatoirement le verbe

  • Dans les incises, le sujet suit toujours le verbe.
    Exemple :
    Je ne suis pas d'accord, annonça le responsable.
    Il aurait fallu, paraît-il, le prévenir plus tôt.
  • Lorsque le sujet est un pronom personnel, ce ou on, il se place après le verbe dans l'interrogation directe.
    Exemple :
    Assisterez-vous à la prochaine réunion ?
    Où allons-nous ?
Si le sujet n'est pas un pronom personnel, ce ou on, il suit le verbe lorsque la question porte sur l'attribut ou sur le complément d'objet direct (COD). L'attribut ou le COD est placé en tête de phrase, devant le verbe.
Exemple :
Que deviennent vos amis ? (la question porte sur l'attribut que ; le sujet vos amis est placé après le verbe : il est inversé).
Quelle attitude adopteront les dirigeants ? (la question porte sur le COD quelle attitude ; le sujet les dirigeants est inversé).

Le sujet suit de façon facultative le verbe

Si le sujet est un pronom personnel, ce ou on, il se place après le verbe lorsque la proposition commence par :

  • ainsi
  • aussi
  • sans doute
  • et encore peut-être
  • au moins
  • du moins
  • encore moins pour le moins
  • tout au moins
  • tout au plus
  • à plus forte raison
Exemple :
Sans doute avez-vous remarqué l'augmentation de notre capital (ou moins courant Sans doute vous avez remarqué…).

Dans des relatives, si le sujet est autre que le pronom personnel, ce ou on.
Exemple :
Voici les renseignements dont ont besoin les experts pour leur étude (ou dont les experts ont besoin).

Dans la langue littéraire, on peut trouver les sujets inversés lorsque la phrase commence par un complément circonstanciel.
Exemple :
Avec les premiers rayons du soleil se mirent à chanter les oiseaux.

Même s'il suit le verbe, il est nécessaire de bien accorder le verbe avec le sujet.
Exemple :
Ainsi que le montrent de façon précise les enquêtes menées à ce sujet… (et non ainsi que le montre).

Le possessif ou l'article ?

Article à la place du possessif

Lorsque le contexte est suffisamment clair pour montrer les liens d'appartenance (en particulier pour déterminer les noms de partie du corps), on emploie de préférence l'article défini et non le déterminant possessif.

Il a mal à l'estomac (et non il a mal à son estomac). Le cheval dresse les oreilles (et non le cheval dresse ses oreilles).
Ainsi on préférera souvent employer un pronom personnel et un article défini pour marquer les liens de possession, plutôt que le possessif seul.
Exemple :
Il s'est cassé le bras (et non il a cassé son bras).
Essuyez-vous les pieds avant d'entrer (ou Essuyez vos pieds avant d'entrer).

Possessif à la place de l'article

Le possessif s'impose si le nom est accompagné d'une épithète.
Exemple :
Le cheval dresse ses grandes oreilles (on ne dirait pas le cheval dresse les grandes oreilles).
Essuyez vos pieds sales avant d'entrer (on ne dirait pas Essuyez-vous les pieds sales…).

On emploie également le possessif si on veut insister sur un fait ou lever une ambiguïté.
Exemple :
Heureusement, il n'a plus mal à son bras (celui qui lui faisait mal).

Le possessif

Les possessifs sont des déterminants (mon, ton, son…) ou des pronoms (le mien, le tien, le sien…).

Variation en genre et en nombre

Tout comme les autres déterminants, les possessifs reçoivent les marques de genre et de nombre du nom auquel ils se rapportent.
Les pronoms reçoivent ces marques du nom qu'ils représentent.
Exemple :
Son livre ; le sien (son, le sien : masculin singulier comme livre).
Ses affaires ; les siennes (ses, les siennes : féminin pluriel comme affaires).

Variation en personne

Les possessifs présentent la particularité de varier également en personne : le possessif prend des formes différentes selon la personne du terme qu'il représente (appelée possesseur).
Exemple :
Ce sont certes tes ambitions, mais nous devons respecter notre programme.

On retrouve ce terme en décomposant :

  • " déterminant + nom = article + nom + de + terme représenté "
  • " pronom = article + nom + de + terme représenté " Mon livre, le tien (= " le livre de moi " : 1re personne du singulier).
    Ton livre, le mien (= " le livre de toi " : 2e personne du singulier).

On veillera ainsi à bien identifier le terme que représente le possessif pour en déterminer la personne.
Exemple :
L'équipe dirigeante nous présentera son programme
(et non nous présentera leur programme : le possessif représente l'équipe dirigeante, 3e personne du singulier qui se traduit donc par son et non par leur qui, lui, représente une 3e personne du pluriel).

La préposition

La préposition est un mot invariable qui sert à introduire un nom, un pronom, un infinitif ou une proposition relative.

Exemple :
Vous pourrez vous adresser à lui (à introduit le pronom lui).
Ce questionnaire servira à connaître l'avis des utilisateurs (à introduit l'infinitif connaître).
Je vais vous indiquer l'endroit par où vous devez passer (par introduit la proposition où vous devez passer).

La préposition apporte dans certains cas des informations liées au sens.

Exemple :
Le dossier est sur le bureau (renseigne sur le lieu). Le dossier porte sur la question de l'immigration (pas de sens particulier).

Tout comme la conjonction de subordination, la préposition fait partie des mots qui n'ont pas de fonction grammaticale au sein de la phrase : elle n'est complément d'aucun autre terme. Elle sert à marquer le lien de dépendance entre le mot qu'elle introduit et le
terme auquel se rattache ce mot.
Exemple :
Les stagiaires de l'entreprise sont formés.
Ici (dans cette phrase, seule la préposition de n'a pas de fonction. Elle marque le lien de dépendance entre entreprise et stagiaires.
Les autres mots ont tous une fonction par rapport à un autre terme de la phrase : stagiaires est le sujet du verbe, ici est complément
circonstanciel, entreprise est complément du nom stagiaires, etc.).

Le pronom personnel

Lorsqu'ils ont un antécédent, les pronoms personnels prennent des formes différentes selon la personne, le genre et le nombre de cet antécédent.

Exemple :
Le ministre a reçu notre lettre ce matin.
Nous espérons qu'il la lira avec beaucoup d'attention (il est de la 3e personne du masculin singulier comme son antécédent le ministre ; la est de la 3e personne du féminin singulier comme son antécédent notre lettre).

Exemple :
La directrice a reçu notre rapport ce matin. Nous espérons qu'elle le lira avec beaucoup d'attention (elle est de la 3e personne du féminin singulier comme son antécédent directrice ; le est de la 3e personne du masculin singulier comme son antécédent notre rapport).

On veillera ainsi à bien identifier le terme que représente le pronom pour en déterminer le nombre, le genre et la personne. Les personnes qui ont gagné un lot peuvent venir le retirer jusqu'au Après cette date, elles devront renoncer à leur lot (et non ils devront renoncer ; le pronom a pour antécédent personnes, 3e personne du féminin pluriel). Les pronoms personnels réfléchis sont toujours de la même personne que le sujet. Lorsque le sujet n'est pas exprimé (infinitif, participe), on le rétablit pour trouver sa personne, son nombre et son genre. Ce n'est pas son attitude qui nous empêchera de nous manifester (et non qui nous empêchera de se manifester). En nous projetant dans le futur, nous pouvons anticiper les problèmes (et non en se projetant dans le futur, nous pouvons…).

Le pronom
Définition

Le pronom est un mot généralement variable qui peut prendre la place d'un nom. Le pronom peut :

  • soit représenter un terme déjà cité. On dit alors traditionnellement que le pronom « remplace » tel nom ou tel terme.
    Ce terme est appelé antécédent.
  • Exemple :
    Madeleine et José se sont mariés en 1960.
    Ils ont eu quatre garçons (le pronom ils remplace Madeleine et José).
    Parmi ses amis, certains sont déjà allés lui rendre visite aux États-Unis (le pronom certains remplace amis).

  • soit désigner directement des personnes, des êtres, des choses. Dans ce cas, le pronom n'a pas d'antécédent.
  • Exemple :
    Pendant que tu étais à ton cours, quelqu'un a téléphoné.

    On classe les pronoms en différentes catégories selon le type d'indications qu'ils portent en eux : les pronoms personnels, les pronoms indéfinis…

    La plupart des pronoms varient en nombre (celui/ceux, tout/tous), en genre (celui/celle, tout/toutes). Certains varient également en personne (le mien/le tien/le sien).

    Les pronoms personnels et les pronoms relatifs peuvent varier selon leur fonction dans la phrase (me/moi, qui/que).

    Exemple :
    Il me voit (me est complément d'objet direct). Il pense à moi (moi est complément d'objet indirect).

Fonction

Le pronom peut occuper les mêmes fonctions que le nom :

  • sujet : Il joue.
  • attribut : Heureux, il l'est certainement.
  • apposition : Françoise, elle, aime beaucoup le chant.
  • complément circonstanciel : Gilberte voyagera avec lui.
  • complément d'un autre terme : Les parents de celui-ci sont déjà partis ; ils sont fiers de lui.

Les pronoms peuvent occuper les fonctions du nom, mais contrairement aux noms, ils n'ont pas de définition propre.

Quiconque

Quiconque est soit un pronom relatif, soit un pronom indéfini. Il appartient au registre soutenu.

Quiconque, pronom relatif

Quiconque, pronom relatif n'a pas d'antécédent et signifie « toute personne qui, qui que ce soit qui ».
Exemple : Il propose cela à quiconque partage cette opinion.

Quiconque occupe toujours la fonction de sujet dans la proposition relative qu'il introduit. Il est donc inutile de le reprendre par le pronom sujet qui.
Exemple : Nous enverrons la documentation à quiconque nous en aura fait la demande (et non à quiconque qui nous en aura fait la demande).

Lorsque la relative introduite par quiconque est elle-même sujet, il est inutile de reprendre ce sujet par le pronom sujet il.
Exemple :
Quiconque en aura fait la demande recevra une documentation (et non Quiconque en aura fait la demande, il recevra…).

Quiconque, pronom indéterminé

Quiconque peut ne pas introduire de proposition. Dans ce cas, il a la même valeur qu'un pronom indéfini. Il signifie « n'importe qui, personne ». Quiconque peut faire appel à cette instance judiciaire. Il n'autorisait quiconque à parler de cette affaire (= il n'autorisait personne à parler de cette affaire).

Renforcement du comparatif

On exprime les degrés de comparaison au moyen d'adverbes tels que plus ou moins qui se placent devant le terme sur lequel porte la comparaison.

Exemple :

Il fait plus chaud aujourd'hui ; hier, il faisait moins chaud.

Ces adverbes peuvent eux-mêmes être précédés d'adverbes, qu'on appelle renforcement, car ils permettent d'insister sur le degré de comparaison.
Exemple :
Il a fait bien plus chaud aujourd'hui qu'hier (ou il a fait beaucoup plus chaud, autrement plus chaud…).

Selon le degré d'intensité que l'on veut exprimer, on utilise les adverbes suivants :

  • autrement
  • beaucoup
  • bienencore
  • énormément
  • infiniment tellement
  • un peu, etc.

L'usage préfère ne pas utiliser beaucoup pour renforcer meilleur ou pire bien qu'il s'agisse de comparatifs.
Exemple :
C'est bien meilleur ainsi (plus fréquent que c'est beaucoup meilleur…).

Il est également possible de renforcer le comparatif d'égalité avec tout.
Exemple : Il fait tout aussi beau qu'hier.

L'adverbe de renforcement utilisé à la forme négative est guère.
Exemple : Il ne fait guère plus chaud qu'hier.

Si, conjonction

Si est une conjonction de subordination qui introduit deux types de subordonnées.

Si de condition

Si introduit des propositions subordonnées exprimant la condition nécessaire pour que se réalise l'action exprimée dans la principale .
Exemple :
Si vous en avez l'occasion, passez nous voir.
Nous reporterions la réunion si le directeur devait être absent.

Le temps de la subordonnée introduite par si dépend de celui de la principale et la subordonnée n'est jamais au futur ni au conditionnel.
Exemp :
Si j'étais riche (et non si je serais riche).

Lorsque deux subordonnées de condition sont coordonnées, la seconde est généralement introduite par que.
Exemple : Si vous en avez l'occasion et que cela vous fait plaisir, passez nous voir.

Si d'interrogation

Si introduit des propositions subordonnées interrogative indirecte . Ces subordonnées correspondent à des interrogations directes portant sur le verbe (interrogations totales) auxquelles on répond par oui ou par non. Je me demande si elle sera là pour la cérémonie (Sera-t-elle là pour la cérémonie ?). L'important est de savoir si les responsables ont de véritables ambitions (Les responsables ont-ils de véritables ambitions ?).

Quel que soit le si auquel on a affaire, on l'élide toujours devant le pronom il ou ils. Nous reporterions la réunion s'il devait être absent. Je me demande s'ils seront là pour la cérémonie. Veillez à ne pas confondre si conjonction et si adverbe servant à marquer l'intensité ou à répondre par l'affirmative. Elle est si déterminée qu'on ne pourrait le lui refuser. – Tu ne viens pas ? – Si.

Le sujet
Reconnaître le sujet

Le sujet dépend du verbe dont il détermine la personne et le nombre.
Pour trouver le sujet, on pose la question : qui est-ce qui ? ou qu'est-ce qui ?

Cette question sera abordée au cours de la prochaine séance (Qu'est-ce qui sera abordé ? : « cette question »).

Le sujet précède souvent le verbe, mais pas toujours (voir Place du sujet). Nous pouvons constater une augmentation comme le montrent ces statistiques (ces statistiques est sujet du verbe montrent, qui se met donc à la 3e personne du pluriel).

Les verbes impersonnels ou employés en tournure impersonnelle ont toujours le pronom il pour sujet.
Ce sujet est appelé sujet apparent ou sujet grammatical car c'est lui qui donne au verbe sa personne et son nombre, c'est-à-dire la 3e personne du singulier.
Il peut y avoir un second sujet, appelé sujet logique qui exprime ce dont il est question, mais qui ne commande pas l'accord du verbe.
Exemple : Il leur est arrivé de fâcheux incidents (de fâcheux incidents est le sujet logique du verbe est arrivé ; il est le sujet apparent).

Nature du sujet

La fonction de sujet peut être occupée par :

  • un nom : Sa demande a été satisfaite.
    Notre demande de subventions a été satisfaite.
  • un pronom : Elle a été satisfaite.
  • un infinitif : Chanter est pour elle un grand plaisir.
  • une proposition : Qu'elle ait refusé ces conditions ne m'étonne pas vraiment.

On parle de sujet parce que ce constituant désigne ce dont on parle, c'est le thème de ce qu'on dit. Il s'agit en fait, plus du « sujet » de la phrase que du « sujet du verbe ».
Exemple : Les résultats nous parviendront dans la journée
(Les résultats, sujet du verbe parviendront est ce dont on parle, c'est le thème de la phrase).

Le sujet peut représenter ce qui fait l'action désignée par le verbe, mais pas toujours.
Exemple : Le logiciel s'est très bien vendu (ce n'est pas le logiciel qui a vendu).

Superlatif

Le superlatif qui se marque au moyen de le plus, le moins permet de distinguer un ou plusieurs éléments parmi un ensemble.
Exemple :
Christiane est la plus jeune de la famille (dans l'ensemble constitué par la famille, on distingue Christiane).
Le plus blond des deux.

Quand l'ensemble est exprimé, il constitue le complément du superlatif. Mais sa présence n'est pas obligatoire.
Exemple : Les personnes les moins payées voient diminuer leur pouvoir d'achat (ici l'ensemble n'est pas exprimé).

Le complément est un nom ou un pronom

Cet ensemble peut être exprimé par un nom ou un pronom dans un complément introduit le plus souvent par de, mais aussi par entre ou par parmi. Exemple :
Les mois les moins agréables de l'année.
Le plus grand parmi tous.
Entre les deux, c'est lui le plus blond.

Le complément est une proposition

Cet ensemble peut être exprimé par une proposition relative dont le verbe est au subjonctif ou à l'indicatif.
Exemple : La plus belle région que je connaisse (ou que je connais).

Aujourd'hui, l'article le dans le plus, le moins prend dans tous les cas les marques de genre (masculin ou féminin) et de nombre (singulier ou pluriel) de l'adjectif (ou du participe passé) auquel il se rapporte.
Exemple : C'est le soir que les fleurs sont les plus parfumées (les est au pluriel comme parfumées).

Mais on peut trouver également sans accord : C'est le soir que les fleurs sont le plus parfumées (le reste au masculin singulier, indépendamment du genre et du nombre de parfumées).

Si le superlatif porte sur un adverbe ou sur un verbe, on utilise toujours le masculin singulier.
Exemple :
Les acteurs que vous aimez le plus (et non les plus : le plus se rapporte au verbe aimez).
Il présentait toujours ses idées le plus habilement qu'il soit.

Tellement

Veillez à bien utiliser tellement avec la construction qui lui convient. On a le choix entre deux types de constructions :

Soit tellement est dans la principale qui exprime la cause. Il appelle alors une subordonnée qui exprime la conséquence et qui est introduite par que
Exemple : Le projet était tellement bien monté qu'il fut adopté immédiatement (la cause, placée en premier, est : le projet était bien monté ;
la conséquence introduite par que est : il fut adopté immédiatement).

Soit on place en premier la conséquence ; dans ce cas, tellement se trouve juste devant la proposition exprimant la cause.
Il n'y a plus de lien de subordination entre la cause et la conséquence.
Exemple : Le projet fut adopté immédiatement tellement il était bien monté.

On se gardera de mélanger les deux constructions.
Exemple : J'aime ça tellement c'est bon ou C'est tellement bon que j'aime ça (mais non J'aime ça tellement que c'est bon).

Y, pronom

Y = à + antécédent

Le pronom y est le plus souvent l'équivalent d'un complément introduit par la préposition à.
Exemple :
Il est passé à la poste. -> Il y est passé.
L'entreprise gagnerait à déployer ses activités. -> L'entreprise y gagnerait.

Y peut également représenter un complément de lieu introduit par une autre préposition.
Exemple : Il est allé chez le médecin.-> Il y est allé.

Place du pronom

Y vient toujours après les autres pronoms compléments.
Exemple :
Il les y conduira.
Elle préfère ne pas s'y fier.
Nous ne nous y attarderons pas.

Même à l'impératif, cet ordre est respecté.
Exemple : Conduisez-les-y (et non conduisez-y-les). Attardons-nous-y un instant.

Les pronoms des premières personnes du singulier (me, te) s'élident devant y.
Exemple : Fie-t'y (et non pas fie-toi-z-y).

À l'impératif quoique les tournures avec y soient tout à fait correctes, on préfère utiliser des constructions avec à.
Exemple : Fie-toi à cela.

Où et y

Le pronom relatif où représente également un complément introduit par à. On évitera donc les redondances avec où et y quand ils représentent le même terme.
Exemple : C'est la ville où ils ont habité pendant plusieurs années (et non où ils y ont habité).